Aidants familiaux et handicapés, un sujet capital, une relation forte qui dans bien des cas permet de garantir le maintien à domicile de la personne handicapée. Comment s’assurer que ce lien capital ne soit pas brisé ?
Les aidants familiaux ne se consacrent pas uniquement aux séniors
Lorsque l’on parle d’aidants familiaux, on songe le plus souvent à l’aide apportée par un membre de la famille à une personne âgée. Il s’agit par exemple d’un enfant (en premier lieu la fille) qui aide son ou ses parents âgés. C’est aussi l’un des conjoints (le plus fréquemment la femme) qui aide l’autre conjoint (âgé).
L’aide aux personnes âgées concerne un peu plus de la moitié des aidants familiaux. L’aide aux personnes en situation de handicap (qu’il soit léger ou important, physique ou mental) représente également un enjeu majeur. En effet 47% des aidants familiaux prodiguent leur aide au bénéfice des cinq millions de français en situation de handicap.
Que l’aidé soit une personne handicapée ou un sénior, les aidants familiaux jouent un rôle essentiel
Dans l’objectif du maintien à domicile pour permettre aux personnes handicapées (ainsi qu’aux séniors) d’avoir une vie aussi proche de la « normalité » que possible, les aidants, familiaux et professionnels, jouent un rôle critique. L’une des préoccupations majeures pour les aidants familiaux est liée à l’évolution de leur propre état de santé. Différentes études soulignent la corrélation entre la dégradation de l’état de santé des aidants familiaux et le temps consacré aux personnes aidées. Le facteur psychologique aggravant est l’angoisse profonde de l’aidant familial. Angoisse quant à ce qu’il adviendrait de la personne aidée si, soudainement, il se trouve lui-même dans l’incapacité physique ( et donc d’assumer son rôle d’aidant ). Cela peut être le fait d’une maladie ou d’un accident qui l’immobilise à domicile ou à l’hôpital.
Proche aidant ou aidant familial ?
L’expression « aidant familial » mérite d’ailleurs d’être élargie à la notion de « proche aidant ». Cette notion décrit plus complètement une réalité complexe. En effet, au sein du vaste écosystème des aidants proches, aux côtés de la famille nombreux sont souvent les amis et voisins qui apportent aussi une aide très significative pour permettre le maintien à domicile des aidés de toutes natures. Ce vocable » proche aidant » est plus fréquemment utilisé en Suisse ou au Québec. Ces proches aidants jouent un rôle critique pour les adultes et les enfants en situation de handicap, d’autant plus que l’aide à une personne handicapée peut souvent s’inscrire sur une très longue période que l’accompagnement de personnes âgées.
Aidants familiaux et handicapés : un lien qui ne peut pas s’interrompre
Associations, sites web et réseaux sociaux décrivent le rôle des proches aidants. Ils prodiguent également des conseils variés. C’est un constat : peu de solutions concrètes sont malheureusement proposées. Surtout pour venir en aide dans l’urgence au proche aidant. L’urgence c’est un problème de santé qui empêche le proche aidant de remplir son rôle auprès de l’aidé. Assumer une aide au jour le jour d’une personne handicapée comme d’un sénior se fait impérativement dans la continuité. Le moindre grain de sable qui pourrait conduire à l’indisponibilité de l’aidant, et la situation devient quasi instantanément critique. Le lien entre aidants familiaux et handicapés ne doit pas être rompu.
Aidants familiaux et handicapés : anticiper !
Il convient donc de se préparer à l’impondérable. Il importe ainsi d’avoir une solution de remplacement prête si le proche aidant tombe malade ou est victime d’un accident l’empêchant soudainement de remplir son rôle auprès de l’aidé. Le maître mot est donc Anticiper. Cela veut dire avoir au préalable identifié un aidant de remplacement. Cela peut être un autre membre de la famille de l’aidé ou de l’aidant, un voisin, un ami. Si dans l’entourage de l’aidé ou du proche aidant, aucune solution, même de courte durée mais mobilisable très rapidement, n’existe ? Que faire ? Fort heureusement le proche aidant, même s’il n’est pas un membre de la famille, peut souscrire une solution d’assistance qui permettra l’envoi d’un aidant professionnel. Ces solutions d’assistance dont le coût est modique (de quelques euros par mois, à quelques dizaines d’euros pour le remplacement d’un aidant âgé avec plusieurs interventions de l’aidant professionnel chaque jour) peuvent aller jusqu’à la prise en charge du déplacement et de l’hébergement d’un autre proche géographiquement éloigné si l’aidé ne souhaite pas être assisté par un aidant professionnel.