Aidants Familiaux : une lourde charge…
Lorsque l’on parle d’aidants familiaux ou de proches aidants, on songe avant tout :
- à une femme (63% des aidants familiaux sont des femmes),
- qui s’occupe de l’un ou de ses deux parents âgés (32% des aidants s’occupent de plus d’une personne). En effet, plus de la moitié des aidants familiaux (53%) s’occupent de personnes âgées.
Ce rôle bénévole est très prenant :
- 73% des aidants assurent une aide au quotidien
- 16% apportent de l’aide au minimum une fois par semaine.
- 63% des aidants consacrent plus d’une heure au quotidien à cette activité.
- pour ce qui est des femmes, 58% des aidantes ont une activité professionnelle. Ce sont alors trois fonctions qui se cumulent sur leurs épaules : celle de leur activité professionnelle, celle d’aidante et celle qu’elle remplissent au sein de leur propre foyer.
Des profils d’Aidants très diversifiés …
Lorsque l’on regarde de près le profil des aidants, la réalité est plus contrastée. Presque un aidant sur deux ne s’occupe pas d’une personne âgée, mais d’un enfant ou d’un adulte malade ou en situation de dépendance, de fragilité, de handicap physique ou cérébral . En France on recense cinq millions de handicapés, toutes formes de handicaps confondus.
… Mais des aidants âgés dans une population vieillissante
Parmi les aidants qui s’occupent des personnes âgées, 57% sont en fait les conjoints au sein des couples. Les aidants sont donc eux-mêmes souvent âgés. 55% des aidants ont plus de 50 ans, 23% plus de 65 ans. L’âge moyen des aidants est de 64 ans. Ceci pose le problème du vieillissement des deux membres du couple.
Les plus de 75 ans sont aujourd’hui plus de six millions en France. Ils devraient être plus de 10 millions en 2040. Ce vieillissement accroît inévitablement le besoin d’aidants. Le nombre d’aidants est actuellement estimé à plus de 10 millions, soit 15% de la population française. Il devrait donc continuer à croître au cours des prochaines décennies.
Le vieillissement est une cause d’autant plus importante de l’accroissement du besoin d’aidants, que neuf personnes sur dix de plus de 80 ans vivent à leur domicile, et ce sont ces situations qui sont celles où l’aide d’un proche peut être nécessaire : 67% des aidés vive chez eux et 21% au domicile de l’aidant. Besoins d’aidants et maintien à domicile sont bien deux faces d’une même problématique.
Des aidants familiaux inquiets du fait de leur propre santé
Le vieillissement de la population et des aidants eux-mêmes a aussi une conséquence pour les aidants : celle de leur affaiblissement du fait de leur âge, notamment dans les couples où l’aidant s’occupe de son conjoint dépendant ou fragilisé, et de leur risque de tomber malade ou d’être accidenté (le risque d’accident croît avec l’âge chez les personnes âgées).
Pour les aidants, pouvoir faire face à leurs propres risques ou problèmes de santé est donc un besoin fort, non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour leur rôle d’aidant : le souci du devenir de la personne aidée passe même souvent avant celui de la propre santé de l’aidant. L’enjeu est en effet que la personne aidée puisse rester à domicile, dans le cas où l’aidant serait temporairement indisponible : déplacer un aidé, lui faire quitter même temporairement son cadre de vie et ses habitudes, peut en effet être très déstabilisant pour ce dernier et enclencher une dégradation irréversible son autonomie.
Ainsi disposer d’une solution temporaire mais efficace de remplacement de l’aidant avec un délai de mise en œuvre très court, si un problème de santé affecte l’aidant de manière soudaine, apparaît comme un élément clef. Cela permet :
- d’assurer une continuité de présence auprès de la personne aidée,
- de laisser à l’aidant familial le temps de se rétablir ( ou de mettre en œuvre une solution plus pérenne auprès de l’aidé ).
Pour l’aidant, savoir qu’il dispose d’une telle solution de relai dans le cas où il serait lui-même malade ou accidenté, est un élément fort de tranquillisation.
Des solutions garantissant la continuité de l’aide : un vrai réconfort pour les Aidants
Une donnée importante lorsque l’on regarde de près la situation des aidants, outre la fatigue qui augmente au fur et à mesure que leur rôle d’aidant se prolonge (80% des aidants le sont depuis plus d’un an et 75% des aidants se disent fatigués moralement et 67% fatigués physiquement), est en effet la très forte angoisse, voir un profond sentiment de culpabilité, dont souffrent ces aidants. Bien souvent ils sont plus soucieux de la situation de leurs aidés que de leur propre santé. Ceci constitue bien entendu un facteur de risque aggravant pour leur propre santé.
Les nouvelles et encore trop rares solutions de remplacement de l’aidant, dans l’urgence par des aidants professionnels et sans charge financière additionnelle (puisqu’il s’agit d’une prestation garantie d’assistance) permettent donc à de nombreux aidants d’éliminer une très grande source d’angoisse. Les aidants qui ont souscrit une telle garantie savent qu’ils n’ont plus à redouter, pour leurs aidés, les conséquences immédiates d’un problème de santé qui pourrait les toucher.
Marc SEVESTRE
Sources : INSEE, Association Française des Aidants, Le Figaro, Fondation April, France SilverEco, Baromètre Autonomie OCIRP, Etude IFOP, Fondation April, Association France Alzheimer, Ministère des Affaires Sociales et de la Santé